Génie de Conception

Défense Nouvelles
La militarisation de l’impression 3D

septembre 27, 2019
par GC Staff



Le Centre interdisciplinaire de formation, de conseil et de recherche Negotiation Design & Strategy (NDS), qui est reconnu pour mettre l’accent sur les négociations multipartites dans des environnements complexes et des situations à haut risque, vient de publier un rapport sur les armes de destruction massive (ADM) et l’impression 3D sous le titre de WMD Capabilities Enabled by Additive Manufacturing. Dans le cadre de ce projet, NDS a réuni une équipe d’experts originaires d’Allemagne, des États-Unis et du Royaume-Uni.

 

La prolifération d’armes de destruction massive est devenue une préoccupation grandissante, principalement quand il s’agit d’utiliser l’impression 3D à des fins militaires. Les objectifs du quintet d’experts ayant rédigé ce rapport sont multiples : examiner les développements en cours dans la fabrication additive (AM) ; comprendre l’impact de la trajectoire prévue de la technologie 3D au cours de la prochaine décennie sur les canaux de prolifération des armes de destruction massive ; informer décideurs et praticiens de la non-prolifération afin de les aider à élaborer des stratégies pour atténuer les risques de prolifération associés à l’amplification des capacités en la matière et à leur utilisation potentiellement accrue.

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Pour évaluer l’impact des innovations technologiques sur la sécurité internationale, les auteurs font la distinction entre « innovation durable » et « innovation perturbatrice ». Alors que l’impression 3D est à bien des égards une innovation durable à bien des égards, dans la mesure où elle rend la production existante plus rapide, moins chère et plus facile, elle peut avoir des effets perturbateurs de quatre manières différentes.

1. Les forces armées occidentales pourraient perdre leur avance technologique, car leurs adversaires pourraient utiliser la technologie 3D pour copier ou développer des systèmes d’armes sophistiqués. 2. Les acteurs étatiques et non étatiques malveillants pourraient utiliser cette technologie pour accélérer leurs programmes biologiques, chimiques et même nucléaires, et dissimuler de tels efforts pendant une longue période. 3. Les groupes terroristes pourraient utiliser l’impression 3D pour avoir accès à des armes qui étaient auparavant hors de portée ou qu’ils ne pouvaient obtenir qu’avec le soutien d’un État. 4. Les nouvelles technologies, telles que la gestion de l’information, l’intelligence artificielle, la nanotechnologie, et bien d’autres, pourraient continuer à converger et à créer des menaces asymétriques grâce à des capacités de modifications des équilibres stratégiques [pour le moment encore difficile à] imaginer. 

Comme le soulignent les auteurs, « certains de ces risques se concrétisent déjà. D’autres sont moins probables ou même spéculatifs. Ces évolutions technologiques […] doivent être observées attentivement et leurs éventuels effets perturbateurs doivent être identifiés – dans la mesure du possible – avant qu’ils ne se manifestent sous forme de menaces ». Voilà tout l’intérêt d’un tel document !
https://www.nds-partners.com/what

 

 


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