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Nouvelles générales
L’empreinte carbone du gaz naturel liquéfié
Plus élevée que celle du charbon
octobre 15, 2024
par GDC staff

Selon une nouvelle étude réalisée à l’université de Cornell (Ithaca, État de New York), le gaz naturel liquéfié laisse une empreinte de gaz à effet de serre qui est 33 % pire que celle du charbon, lorsque le traitement et le transport sont pris en compte.
« Le gaz naturel et le gaz de schiste sont tous mauvais pour le climat. Le gaz naturel liquéfié (GNL) est pire, a déclaré Robert Howart, auteur de l’étude et titulaire de la chaire David R. Atkinson d’écologie et de biologie environnementale au Collège d’agriculture et des sciences de la vie, de l’Université Cornell.
« Le GNL est fabriqué à partir de gaz de schiste et, pour le produire, il faut le refroidir à l’extrême jusqu’à ce qu’il devienne liquide, puis le transporter jusqu’au marché dans de grands camions-citernes. Cela demande de l’énergie. Les émissions de méthane et de dioxyde de carbone libérées lors de l’extraction, du traitement, du transport et du stockage du GNL représentent environ la moitié de son empreinte totale en termes de gaz à effet de serre, a indiqué Robert Howarth.
Sur 20 ans, l’empreinte carbone du GNL est supérieure d’un tiers à celle du charbon, lorsqu’elle est analysée à l’aide de la mesure du potentiel de réchauffement planétaire, qui compare l’impact atmosphérique de différents gaz à effet de serre. Même sur une échelle de temps de 100 ans – une échelle plus indulgente que 20 ans – l’empreinte carbone du gaz naturel liquéfié égale ou dépasse encore celle du charbon, a précisé M. Howarth.
Ces conclusions ont des implications pour la production de GNL aux États-Unis, qui sont le plus grand exportateur mondial, après avoir levé l’interdiction d’exportation en 2016. La quasi-totalité de l’augmentation de la production de gaz naturel depuis 2005 est due au gaz de schiste.
Le processus de liquéfaction, qui consiste à refroidir le gaz naturel extrait à moins 260 degrés Fahrenheit, facilite le transport du GNL sur des navires-citernes. Mais ce mode de transport a un coût environnemental. Les navires équipés de moteurs à deux ou quatre temps qui transportent le GNL émettent moins de dioxyde de carbone que les navires à vapeur. Mais lorsque ces navires à moteur à deux ou quatre temps brûlent du GNL pendant le stockage et le transport, le méthane s’échappe sous forme de gaz d’échappement, ce qui a pour effet d’augmenter les émissions dans l’atmosphère. Or le méthane est plus de 80 fois plus nocif pour l’atmosphère que le dioxyde de carbone, de sorte que même de petites émissions peuvent avoir un impact important sur le climat.
C’est pourquoi, selon lui, les méthaniers modernes équipés de moteurs à deux ou quatre temps émettent plus de gaz à effet de serre que les méthaniers à vapeur. Malgré l’amélioration du rendement énergétique et la réduction des émissions de dioxyde de carbone, le méthane s’échappe toujours dans les gaz d’échappement du méthanier.
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