Génie de Conception

Énergie Nouvelles
Une ressource qui carbure

janvier 10, 2020
par Pierre Deschamps



L’image qui coiffe cet article est une vue d’artiste de la première station-service hydrogène que construira au printemps 2020 Holthausen Energy Points (HEP) dans le port d’Amsterdam et où on pourra y faire le plein vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

 

Comme l’a mentionné Marieke van Doorninck, échevin d’Amsterdam en charge du développement durable (adjoint au maire) lors de l’annonce de ce projet « les véhicules à hydrogène n’émettent pas de polluants atmosphériques tels que l’azote et les particules fines, et contribuent à la pureté de l’air. De plus, produit à partir d’énergie verte il est également neutre pour le climat. Ainsi, la station d’hydrogène aidera la ville et le port à atteindre leurs objectifs de durabilité. Nous voulons que le parc municipal soit exempt d’émissions d’ici 2030. L’hydrogène est la solution parfaite pour nos véhicules lourds.

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Dans ce commentaire, on retrouve en fait tout ce qui constitue l’attrait d’un combustible comme l’hydrogène. Il y a pourtant à peine une dizaine d’année, ni les industriels, ni les constructeurs automobiles, ni les pouvoirs publics ne s’intéressaient à l’hydrogène. Aujourd’hui, c’est tout le contraire, tant les projets, les initiatives, les investisseurs dans ce carburant non polluant se succèdent à un rythme régulier.

Pour preuve, cette déclaration au journal L’Usine Nouvelle de Patrick Pouyanné, président-directeur général de Total, un des top cinq raffineurs de pétrole dans le monde, qui estime que : « La filière hydrogène mérite d’être regardée de plus près, avance Patrick Pouyanné. On étudie sérieusement un dossier pour produire de

l’hydrogène pour alimenter la bioraffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône, France) sur la base d’énergie renouvelable. On essaye de développer avec Engie [troisième plus grand groupe mondial dans le secteur de l’énergie] une filière complète, avec un investissement industriel ».

Actuellement, Total examinerait même déjà « ce que cela impliquerait de passer à l’hydrogène son réseau transeuropéen de 400 bornes de charge de gaz pour véhicules lourds, de la Biélorussie au Portugal… dès 2030. Total s’intéresse également à l’hydrogène vert produit à partir d’électricité renouvelable, et à son potentiel pour décarboner le gaz naturel.

De surcroît, des scientifiques de l’UNSW Sydney, de l’Université Griffith et de l’Université de technologie de Swinburne ont démontré que la capture d’hydrogène en le séparant de l’oxygène dans l’eau peut être effectuée en utilisant des métaux à faible coût comme le fer et le nickel (comme catalyseurs), ce qui accélère la réaction chimique, tout en nécessitant une quantité moindre d’énergie. Voilà un gain économique qui ouvre d’intéressantes perspectives.

Mais revenons un instant à Amsterdam où la municipalité a fait savoir que six bennes à ordure seraient alimentées à l’hydrogène alors que le port d’Amsterdam vient de s’engager dans la construction d’un navire qui sera alimenté par des piles à hydrogène.

Au Danemark cette fois, Everfuel Europe a obtenu plus de 6 millions d’euros de l’Agence danoise de l’énergie pour le projet HySynergy destiné à construire une installation de production d’hydrogène par électrolyse à grande échelle à la raffinerie Shell de Fredericia, au Danemark. Everfuel sera le propriétaire et l’exploitant de l’installation de production d’hydrogène, tandis que Shell sera le principal acheteur d’hydrogène de l’électrolyseur. Everfuel installera également un stockage d’hydrogène, des stations de remplissage de remorques et exploitera des remorques à hydrogène pour fournir le Danemark en hydrogène.

À ce propos, Jon André Løkke, président de Nel, qui détient une participation minoritaire dans Everfuel (19,9 %), a indiqué que l’installation servira de colonne vertébrale d’approvisionnement en hydrogène renouvelable au Danemark, pour la raffinerie elle-même ainsi que pour les véhicules utilitaires électriques à pile à combustible légers et lourds opérant dans la région ».

Pour sa part Symbio, la nouvelle co-entreprise Michelin-Faurecia, va implanter une usine de production de piles à hydrogène sur le territoire de la métropole de Lyon. Si le lieu précis n’est pas encore dévoilé, l’entreprise indique qu’elle lancera les travaux dès le mois de mars 2020. Il s’agit de la plus grande usine de production en Europe. Elle aura une capacité de 200 000 unités par an en 2030, a précisé Symbio dans un communiqué.

Il y a à peine une semaine, Toyota a annoncé lors du Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas son intention de construire un prototype de Smart City. Situé au pied du mont Fuji, au Japon, le site permettra d’expérimenter de nouvelles technologies qui pourraient être implantées dans une ville intelligente, allant de l’alimentation par des piles à hydrogène, aux mobilités décarbonées, en passant par les habitats connectés.

Pour sa part, Honda poursuit sans tambour ni trompette le positionnement de sa berline à l’hydrogène Clarity Fuel Cell (dotée d’un moteur électrique de 130 kW) qui embarque deux réservoirs stockant l’hydrogène à 700 bars de pression, lesquels cumule 5,46 kilos de capacité, pour une autonomie de 589 km.

En Asie encore, le Japon compte se lancer dans l’utilisation massive d’hydrogène liquide pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, le pays va importer le carburant depuis l’Australie. À cette fin, le Japon a lancé en décembre dernier le vaisseau Hydrogen Frontier (116 mètres de long et poids d’environ 8 000 tonnes), premier navire au monde capable de transporter de l’hydrogène liquide. Ce dernier a été construit par Kawasaki Heavy Industries.

https://www.holthausen.nl/
https://newsroom.unsw.edu.au/search
https://www.everfuel.de
https://nelhydrogen.com
https://www.symbio.one
https://global.toyota/en/mobility/
https://automobiles.honda.com/clarity-fuel-cell
https://global.kawasaki.com/en

 

 


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