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Un engin spatial qui ramasse les déchets dangereux

septembre 28, 2018
par GC Staff



En juin dernier, Surrey Satellite Technology (SSTL) confirmait le succès de la mise en orbite de l’engin spatial RemoveDEBRIS, déployé depuis la Station spatiale internationale. Cet engin RemoveDEBRIS a été conçu, construit et fabriqué par un consortium de grandes sociétés spatiales (dont le Groupe Ariane et Airbus) et d’institutions de recherche (dont Institut national de recherche en informatique et automatique, en France) et l’université de Stellenbosch, d’Afrique du Sud) dirigé par le Surrey Space Center de l’Université de Surrey et cofinancé par la Commission européenne.

 

La mission RemoveDEBRIS effectuera quatre expériences innovantes d’enlèvement de débris actifs (ADR), qui débuteront avec le déploiement d’un réseau développé par Airbus à Brême, conçu pour capturer un cubesat cible, un format de nano-satellites défini en 1999 par l’Université polytechnique de Californie et l’université Stanford (États-Unis) pour réduire les coûts de lancement des très petits satellites et ainsi permettre aux universités de développer et de placer en orbite leurs propres engins spatiaux.

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Tout récemment, RemoveDEBRIS a réalisé avec succès sa première démonstration de capture avec un filet de cinq mètres de diamètre qui a réussi à capturer à une distance d’environ 7 mètres un cubesat cible, avant qu’il ne dérive pour se désorbiter.

Interviewé par futura-sciences, Ingo Retat, responsable du projet Airbus RemoveDebris, a expliqué que « pour se tendre et rester tendu, le filet utilise un système de masselottes qui servent à le déployer et également le fermer après capture grâce à des moteurs intégrés dans chaque masselotte. Le développement de cette technologie de capture a nécessité des essais lors de vols paraboliques, dans des chambres à vide thermique et des puits de chute ».

La mission devrait ensuite tester un système de navigation basé sur la vision, fruit d’une collaboration entre Airbus à Toulouse et le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) en Suisse, qui utilise la technologie 2D et 3D LiDaR (détection et télémétrie par lumière) pour suivre un cubesat sorti de l’engin spatial principal. Au début de 2019, un harpon développé par Airbus à Stevenage sera tiré à 20 mètres / seconde pour pénétrer une cible en matériau composite. 

Enfin, à la suite de ses trois démonstrations, comme le précise Rémy Decourt, de futura-sciences, RemoveDebris déploiera une voile de traînée, qui assurera sa désorbitation en huit semaines environ. Sans cette voile, plus de deux ans et demi auraient été nécessaires pour désorbiter le satellite ». 

Ce dernier rappelle d’ailleurs que « plutôt que de nettoyer l’espace de tous les débris qui l’encombrent, une tâche impossible à réaliser, l’idée qui prévaut aujourd’hui est de retirer seulement les débris les plus dangereux, c’est-à-dire ceux susceptibles d’entrer en collision avec un satellite, une station spatiale ou tout autres infrastructures spatiales. Pour cela, plusieurs solutions techniques sont à l’étude. Avant d’en choisir certaines plutôt que d’autres, des démonstrations en orbite sont évidemment nécessaires ». À ce titre, le projet constitue un premier pas dans cette direction.
https://www.surrey.ac.uk


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