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Pour explorer les fonds marins

janvier 7, 2019
par Pierre Deschamps



 

En octobre 2011, l’Europe ouvrait un nouveau chapitre de son histoire en lançant les deux premiers satellites opérationnels Galileo avec un lanceur Soyouz pour atteindre leur orbite à 23 000 kilomètres d’altitude. Depuis, la mise en œuvre de cette technologie spatiale de géolocalisation est sous la responsabilité de la GSA, une agence de l’Union européenne dont le siège est situé à Prague, en République tchèque. 

 

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Cette mise en orbite consacrait le vieux rêve de l’Europe d’avoir son propre système de géolocalisation par satellites intelligents, capable de fournir des dispositifs de navigation embarqués plus précis, une gestion du trafic routier plus efficace, des services de recherche et de sauvetage, des transactions bancaires plus sûres, un approvisionnement en électricité plus fiable. 

Qui plus est, Galileo permettait aux Européens de se libérer la tutelle du système américain GPS (Global Positioning System) lancé en 1973 ou, ultérieurement, des systèmes russes (GLONASS) et chinois (Beidou). Aujourd’hui, le système de positionnement Galileo est un réseau global de vingt-six satellites, tout conçus par les Européens. Au terme de son déploiement en 2020, il en comptera trente.

Dans la foulée de ce succès spatial, les Européens couronnent depuis une quinzaine d’années maintenant des innovations qui utilisent le réseau de satellites Galileo. Ce concours récompense chaque année les meilleurs services, produits et idées d’entreprise utilisant la navigation par satellite Galileo dans la vie quotidienne. Sa mission est de stimuler le développement d’applications axées sur le marché et basées sur les technologies de navigation par satellite qui ouvrent la porte à d’innombrables applications. Cette année encore, la remise des prix – des Galileo Masters – a eu lieu lors de la Semaine mondiale de l’Espace qui s’est tenue à Marseille (France) en décembre dernier. 

Plus de vingt-cinq innovations ont été primées, dont celle qui a valu le Grand Prix à la jeune pousse (start-up) allemande PlanBlue. Cette tout jeune entreprise installée à l’Institut Max Planck de microbiologie marine (MPI-MM) de Brême, en Allemagne, a mis au point une nouvelle technologie de surveillance des fonds marins qui modifie la façon dont on cartographie, évalue et même comprend les fonds marins. Couplée à un logiciel intelligent développé également par PlanBlue, une caméra sous-marine (hyperspectrale) baptisée DiveRay analyse automatiquement les fonds marins (mers, rivières et lacs). 

Cette caméra sous-marine intelligente utilise l’imagerie hyperspectrale et son logiciel est basé sur des algorithmes d’apprentissage automatique. Son utilisation réduit considérablement le temps passé sous l’eau et au-dessus de l’eau (surveillance, analyse sous-marine, analyse et interprétation des données sur terre). Les données ainsi obtenues sont objectives, c’est-à-dire indépendantes de la personne qui analyse les données recueillies. Un avantage considérable comparativement à la plupart des technologies de surveillance traditionnelles qui reposent sur une évaluation manuelle des données du fond océanique, en s’appuyant sur les capacités de l’expert effectuant et analysant l’enquête. 

Par ailleurs, la technologie DiveRay peut donner lieu à de nombreuses applications : surveillance à long terme des océans (dont la très grande majorité demeure à ce jour inconnue), des fonds de lacs et des lits de rivières, analyses d’impact sur l’environnement d’une activité en milieu marin, recherche scientifique pour, par exemple, détecter des algues bleues, le blanchiment des coraux, la présence d’étoiles de mer qui tuent les coraux. 

De plus, la technologie mise au point par PlanBlue donne lieu à un acquisition rapide de données : une caméra DiveRay permet de surveiller une zone de 40 m2 de fond marin en 60 secondes. En outre, cette technologie réalise une couverture complète du fond marin. Elle parcourt l’ensemble du fond marin, c’est-à-dire que chaque pixel enregistré est une information. 

L’analyse rapide des données et la production de rapports sont entièrement automatisées. Un gain appréciable comparativement à la saisie et à l’interprétation de données traditionnelle à forte intensité de main-d’œuvre. Enfin, le système DiveRay est facile à opérer et peut être utilisé par n’importe quel plongeur le moindrement habile. Des futures versions permettront la connexion aux bateaux en surface et à des véhicules téléguidés de type ROV (Remotely Operated Vehicle).
https://www.planblue.com

 


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