
Il semble que l’on ait choisi l’année 2010 pour passer à l’action au Québec dans l’espoir de voir notre première énergie verte, l’électricité, activer l’automobile. Assez parlé, Hydro-Québec prend les rênes. Deux annonces officielles prouvent nos intentions d’agir : d’abord, l’ancienne usine de Hydro-Québec et Anadarko, mise en faillite en 2007, reprend ses activités. Mais cette fois, c’est le Groupe Bolloré, nouveau propriétaire, qui a investi 120 millions de dollars pour fabriquer les batteries Bathium qui se retrouveront dans la Bluecar, voiture mise au point par Bolloré et le carrossier italien Pininfarina.
La capacité de production de l’usine de batteries pour voitures électriques de Boucherville triplera au cours des deux prochaines années, elle passera de 5000 batteries à 10 000 batteries en 2010 et à 15 000 en 2012, et le nombre d’employés devrait passer de 70 à 320.
C’est le grand patron du Groupe Bolloré, Vincent Bolloré, qui a annoncé, en janvier, cet investissement dans l’usine rebaptisée Avestor. «C’est un investissement dans un secteur crucial», a commenté l’industriel français, qui a fait le pari de mettre sur le marché une voiture 100 % électrique l’an prochain. Et cette jolie voiture était aussi en exposition au Salon de l’auto de Montréal, la semaine suivante.
La Bluecar est une voiture de ville qui peut rouler jusqu’à 130 kilomètres à l’heure et dont l’autonomie est de 250 kilomètres.
Le Groupe Bolloré a déjà reçu 6500 commandes pour la Bluecar, qui ne sera pas vendue mais louée pour 330 euros par mois, soit l’équivalent de 550 $. Les premiers exemplaires de la voiture devraient être assemblés à Turin, chez Pininfarina, malgré les difficultés financières du carrossier italien.
«C’est un pari risqué, mais un pari gagnant», a commenté le ministre français de l’Industrie, Christian Estrosi, qui a accompagné Vincent Bolloré à Boucherville. Aucun ministre du gouvernement Charest ne s’était toutefois déplacé pour l’occasion.
Vincent Bolloré, ami personnel du président français Nicolas Sarkozy, est à la tête d’un conglomérat au chiffre d’affaires de 10 milliards. Il a déjà dépensé une fortune dans la mise au point de la Bluecar, qu’il décrit comme «un objet de désir et aussi un objet de plaisir».
Les batteries qui lui permettront de rouler utilisent la technologie mise au point par Hydro-Québec et protégée par des brevets. Il s’agit de batteries au lithium-polymère qui, selon Bolloré, sont plus performantes et plus sécuritaires que les batteries au lithium-ion sur lesquelles misent les grands acteurs de l’automobile comme GM et Nissan. La rumeur veut que d’autres constructeurs européens s’intéressent à la Bluecar et aux batteries du Groupe Bolloré, dont Peugeot.
Hydro-Québec roulera en Mitsubishi électrique
Il y a quelques semaines, le président d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, faisait de plus une annonce intéressante du point de vue des protecteurs de l’environnement et des concessionnaires Mitsubishi : une cinquantaine de iMieV (Mitsubishi Innovative Electric Vehicule) électriques rouleront dès l’automne prochain à Boucherville dans le cadre d’un projet pilote mené de concert avec Mitsubishi.
Dans le cadre d’un tel projet, on aurait pu s’attendre à voir le moteur TM4 refonder des espoirs en l’avenir, mais l’espoir nous provenait plutôt du Japon. « On veut tester des véhicules tels que les iMieV dans des conditions réelles. Ça fait partie des projets pilote qui vont faire en sorte qu’on pourra voir un nombre important de véhicules électriques sur nos routes dans un certain nombre d’années », soutient M. Vandal qui crée un précédent intéressant en commandant cette cinquantaine de véhicules qui n’est pas offert sur notre marché.
Pourquoi Boucherville ?
Hydro-Québec a choisi Boucherville parce que son centre de recherche ainsi qu’un poste de transport y sont installés. « On croit que l’avenir des transports terrestres est électrique », de dire M. Vandal, qui estime qu’avec son hydroélectricité, le Québec est la terre d’accueil parfaite pour ce nouveau mode de transport. De plus, le réseau électrique y est adéquat et fiable. Puis… la ville était très favorable au projet et logeait, heureusement, une concession de la marque.
Selon Mitsubishi, la i-Miev pourrait être vendue au Canada dès l’an prochain à un prix de détail de 50 000 $. Hum ! Hum ! Il s’agit d’une voiture 4 places qui peut atteindre 130 km/h et qui possède une autonomie de 120 km. Il faut compter plus de 7 heures pour la recharger.
Enfin, cette collaboration sans précédent entre Ventes de véhicules Mitsubishi du Canada, inc. (VVMC) et Hydro-Québec mettra les premières 50 i-MiEV, entièrement électriques, sur les routes de la municipalité de Boucherville. Il s’agit, à ce jour, du plus grand projet canadien visant à intégrer, tester et évaluer des véhicules entièrement électriques sur les routes urbaines, et ce, dans des conditions réelles.
Au Salon international de l’auto de Montréal, le président de Mitsubishi Canada, Koji Soga, s’est dit très fier que Mitsubishi agisse comme chef de file dans la construction de véhicules écoénergétiques, mus avec une énergie renouvelable. « Mitsubishi Motors prouve ainsi qu’il est un leader dans le développement de véhicules électriques, et le développement de la i-MiEV représente le summum de notre chapitre des énergies vertes. En ce sens, Hydro-Québec et la municipalité de Boucherville démontrent également leur leadership en participant à cette initiative unique. »
Projet pilote
• Le plus important projet tout électrique canadien (jusqu’à 50 unités)
• Des tests ayant cours dans les vraies conditions quotidiennes
› Conditions hivernales
› Expérience de conduite et satisfaction des conducteurs
› Comportement lors de recharge
› Impact de la consommation électrique sur le réseau
• Installation d’infrastructures de recharge
• Évaluation de la réduction des émissions de CO2
• Project visant à encourager l’éventuelle adoption de véhicules électriques à plus grande échelle au Québec.
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