Ottawa doit appuyer le secteur de l'automobile
L'industrie
automobile canadienne se trouve assiégée par les pressions montantes au
chapitre de la concurrence et des coûts, y compris les nouveaux
règlements environnementaux. À moins que le gouvernement fédéral ne
cesse de se traîner les pieds et agisse rapidement à l'appui de
l'industrie, les investissements courants et futurs dans le secteur se
trouvent en danger.
Tel
était l'avertissement lancé aux gouvernements fédéral, ontarien et
québécois de la part du Conseil du partenariat pour le secteur canadien
de l'automobile (CPSCA). Aux dires des soumissions du CPSCA, il en
coûtera aux constructeurs automobiles, 100 milliards de $(US) au cours
des 12 prochaines années pour satisfaire les nouvelles normes de
rendement énergétique récemment introduites par le gouvernement des
États-Unis.
Notant
que le gouvernement des États-Unis offrira 10 à 20 milliards de $ en
aide financière aux usines automobiles américaines pour les aider à
satisfaire les nouvelles normes, le CPSCA souligne pour sa part que les
constructeurs automobiles du Canada nécessiteront aussi une aide
financière d'Ottawa afin d'innover et de ré-équiper leurs usines pour
satisfaire les nouvelles normes.
Dans
son budget pour 2008, le gouvernement fédéral accordait 250 millions de
$ sur cinq ans, afin d'appuyer l'industrie automobile en recherche et
développement de nouvelles technologies écologiques. Aucune autre aide
financière n'est prévue pour le secteur automobile assiégé.
Cependant,
les nouvelles normes environnementales ne représentent qu'une partie du
problème auquel fait face le secteur canadien de l'automobile. Une
entente récente entre les trois grands constructeurs automobiles et le
syndicat américain des travailleurs de l'automobile a rendu les coûts
de main-d'oeuvre encore plus élevés au Canada (des rapports médiatiques
ont avancé d'autant que 25 $ l'heure) comparativement aux coûts de la
main-d'oeuvre États-Unis.
Du
même coup, les coûts croissants et la concurrence outremer
grandissante, combinés à la valeur élevée du dollar, ont déclenché une
vague de fermeture d'usines et de perte d'emplois chez les
constructeurs automobiles et les fabricants de pièces, au cours des
dernières années.
L'inaction
de la part du gouvernement fédéral pour appuyer le secteur de
l'automobile, historiquement un pilier essentiel de l'économie
canadienne, n'est rien d'autre que choquant. Alors que les fermetures
d'usines et les mises à pied semblent devenir un fait quotidien, il est
évident que le secteur canadien de l'automobile connaît des changements
fondamentaux. Il devient tout aussi évident que dans notre pays,
l'industrie de l'automobile doive obtenir l'aide d'Ottawa pour survivre
à cette transformation.
Tim Gouldson
Rédacteur en chef
tgouldson@clbmedia.ca
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